L’essor de la révolution industrielle, il y a près de 250 ans, a entraîné de terribles conditions de travail dans des usines mal ventilées et dotées d’équipements dangereux. Les mauvaises conditions de travail ont poussé les salariés à former des syndicats et à exiger des conditions de travail sûres et saines. Le rôle des syndicats a été synonyme de cette évolution, la santé et la sécurité au travail étant le moteur des réponses à ces changements souvent perturbateurs.
La première législation sur la santé et la sécurité, la Health and Morals of Aprecentices Act, a été adoptée au Royaume-Uni en 1784 à la suite d’une épidémie de fièvre chez les ouvriers des filatures de coton.
En 1984, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a institué le 28 avril comme journée d’hommage aux travailleurs tués ou blessés au travail, une journée qui a ensuite été reconnue au niveau international. En 2003, l’OIT a officiellement fait du 28 avril la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail afin de promouvoir des conditions de travail saines et de mettre l’accent sur la prévention des accidents du travail.
La date du 28 avril symbolise les luttes pour la santé et la sécurité sur le lieu de travail dans le monde entier et a fait de cette thématique un pivot stratégique autour duquel syndiquer et bâtir des syndicats forts.
La boucle a été bouclée en 2022 avec la reconnaissance par l’OIT de la santé et de la sécurité comme principe et droit fondamental au travail, s’ajoutant aux quatre autres principes et droits fondamentaux au travail de l’OIT : la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective ; l’élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire ; l’abolition effective du travail des enfants ; l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession.
La Convention n° 155 sur la sécurité et la santé des travailleurs, de 1981, et la convention n° 187 sur le cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail, de 2006, sont désormais considérées comme des conventions fondamentales qui entérinent la santé et à la sécurité en tant que principe et droit fondamentaux au travail.
Glen Mpufane, Directeur pour la santé et de la sécurité d’IndustriALL, a déclaré à ce sujet :
“La reconnaissance par l’OIT de la santé et de la sécurité comme principe fondamental et droit au travail est une victoire pour les travailleurs du monde entier découlant les luttes des travailleurs et travailleuses. C’est aussi un témoignage et un hommage à leurs longues années de leur lutte pour améliorer leurs conditions de santé et de sécurité sur le lieu de travail.
La santé et la sécurité au travail ne sont ni un avantage à négocier ni une faveur à demander. C’est un droit.”
Le plan d’action du Congrès 2021-2025 d’IndustriALL sur l’avancement des droits des travailleurs s’inscrit dans la lignée des luttes des travailleurs à travers le temps pour l’amélioration de leurs conditions de travail en mettant l’accent sur les droits fondamentaux à la liberté d’association et le droit à la négociation collective, ainsi qu’un salaire minimum adéquat, des limites maximales au temps de travail et la sécurité et la santé sur le lieu de travail.
IndustriALL fait campagne et promeut une approche de la santé et de la sécurité au travail fondée sur le droit, qui inclut :
- la ratification et la mise en œuvre des conventions de l’OIT sur la santé et la sécurité dans tous les secteurs pour lesquels elle est compétente
- une mobilisation pour l’adoption, dans l’idéal, d’une convention sur la sécurité et la protection de la santé contre les risques biologiques
- la mise en œuvre de la Convention de Hong Kong
https://www.industriall-union.org/fr/plus-le-syndicat-est-fort-plus-le-lieu-de-travail-est-sur