Le 28 avril, à l’occasion de l’hommage rendu aux travailleuses et travailleurs morts ou blessés au travail ou suite à des maladies professionnelles, les syndicats présentent deux revendications essentielles pour sauver des vies.
27-04-2021
- La première consiste à obtenir le statut de droit fondamental pour la santé et la sécurité au travail auprès de l’Organisation internationale du travail, au même titre que les droits fondamentaux existants de liberté syndicale, de négociation collective et de protection contre la discrimination, le travail forcé et le travail des enfants. Une décision historique du Conseil d’administration de l’OIT en mars indique que cette demande devrait être réalisée lors de la Conférence de l’OIT de juin 2022.
Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « Il s’agit d’une question de la plus haute importance, qui a déjà pris trop de temps. Chaque année, les mauvaises conditions de santé et de sécurité au travail causent la mort d’environ 2,78 millions de personnes. Si la question de la santé et de la sécurité au travail devient un droit fondamental de l’OIT, les gouvernements et les employeurs auront une plus grande responsabilité pour mettre fin à cette hécatombe, et les syndicats et les représentants de la sécurité au travail auront davantage de poids. Seuls les mauvais employeurs s’opposeront à cette mesure et nous sommes prêts à nous battre pour sauver des vies. »
- La seconde revendication concerne la classification de la COVID-19 dans la catégorie des maladies professionnelles, ce qui permettrait d’offrir une protection accrue aux travailleuses et travailleurs et de donner accès à des fonds de compensation aux familles des travailleurs morts au travail et à toute personne infectée par la COVID-19 sur son lieu de travail. L’an passé, les syndicats mondiaux ont exhorté l’OIT à considérer la COVID-19 comme maladie professionnelle et une étude initiale menée par la CSI dans 58 pays montre que, jusqu’à présent, seuls 26 pays ont pris cette mesure, bien que dans certains cas, la couverture soit limitée aux personnels de santé.
« La plupart des foyers de COVID-19 apparaissent au travail, ainsi que dans les écoles. Des lieux de travail sûrs joueraient un rôle crucial pour juguler la propagation de la pandémie. L’accès à une indemnisation dans les cas de COVID-19 contractée au travail est particulièrement important, notamment parce que le virus a coûté la vie à de nombreux travailleurs et qu’il peut provoquer des maladies invalidantes longtemps après l’infection.
« Nous saluons la couverture des personnels de santé mais nous désapprouvons le fait que certains pays aient exclu d’autres travailleurs qui, en raison d’une mauvaise réglementation et de la négligence de leur employeur, ont été exposés à des niveaux élevés d’infection comme, par exemple, les personnes qui emballent de la viande ou qui travaillent dans des entrepôts. Tous les travailleurs méritent une couverture satisfaisante. Les pays qui n’ont pas pris de mesures en ce sens doivent le faire au plus vite, et la classification de la COVID-19 comme maladie professionnelle par l’OIT encouragerait cette démarche », a précisé Sharan Burrow.
La CSI appelle également à redoubler les efforts pour produire les vaccins contre le virus de SARS-CoV-2 à l’origine de la COVID-19, et demande la suppression de tous les obstacles, en particulier la propriété intellectuelle et la recherche du profit, pour veiller à ce que les vaccins, les tests, les traitements et autres outils de santé publique soient disponibles pour tous et toutes, sans discrimination.
https://www.ituc-csi.org/journee-internationale-de-2021